19 avril 2016

Les « charters » de Buenos Aires: Le transport artisanal comme une alternative au transport individuel?

Les
« charters » de Buenos Aires: Le transport artisanal comme une alternative au transport individuel?

Auteur: Pablo SALAZAR FERRO

Pendant les années 90 et dans un contexte de crise urbaine et plus particulièrement de crise des services urbains, la ville de Buenos Aires a connu une forte polarisation du secteur du transport urbain. D’un côté, des investissements en infrastructures routières ont accompagné une motorisation élevée pendant que, de l’autre côté, les réseaux et les services de transport urbain subissaient une dégradation progressive. Les services de transport traditionnels (institutionnels et artisanaux) peinaient à offrir des solutions adéquates pour certains types d’usagers. Des nouvelles alternatives de transport se sont donc développées pour répondre aux demandes insatisfaites.
Les « charters », des midibus et des minibus suivant une ligne fixe et bien définie reliant le centre ville et les communes de l’aire métropolitaine, sont un résultat de l’adaptation du système de transport urbain. Ces services ont évolué considérablement : commençant comme des solutions de transport proposés par des entreprises privées pour leurs propres employés, passant par une option qui augmente à cause de l’urgence créée par des grèves de 1991 et 1992 dans les services de transport urbain, les « charters » ne sont plus dépendant des entreprises privées : ils constituent une option qui continue de gagner en termes de parts modales et de couverture territoriale.
Bénéficiant d’un cadre réglementaire inadapté et se basant sur une logique d’initiative privée relativement informelle, les « charters » ont su développer des services qui visaient plusieurs types d’usagers. En premier, ces services – comme bien d’autres services du transport artisanal dans les villes du Sud – se sont érigés en véritable alternative pour les secteurs les plus pauvres en proposant des prix avantageux si comparés avec les services de transport public par bus ou par rail. Une deuxième alternative s’est aussi développer à Buenos Aires. Un autre type de « charters » répondent maintenant aux demandes des secteurs moyennement aisés de la société. En utilisant des petits véhicules (minibus et microbus) et des infrastructures construites pour les véhicules individuels, les exploitants proposent des services pour les habitants à revenus moyens, voire élevés, en garantissant confort, fiabilité d’horaires et attentes minimales.

Pablo SALAZAR FERRO