Résumé du travail de fin d’études de Marie Jeanne Saleh, rédigé sous la direction du Dr. Michel Tindano, économiste du Transport et coordinateur pédagogique du Master et du Dr. Benoît Danvide, urbaniste et environnementaliste.

Offre de transport durable à N’Djamena (Tchad) : amélioration des déplacements entre le centre-ville et le quartier périphérique Toukra

Les dernières décennies ont été marquées par l’apparition de nombreux défis démographiques, économiques et environnementaux : augmentation de la population mondiale, épuisement des ressources naturelles, changement climatique, destruction de la biodiversité, etc.

N’Djamena, la capitale tchadienne, comme la plupart des villes africaines, subit elle-aussi des dysfonctionnements à cause de son étalement urbain, qui n’a pas été suivi par une urbanisation adéquate. Ainsi, des communes et des quartiers entiers se sont créés sans qu’il n’y ait de plans d’urbanisme élaborés au préalable et sans la mise en place des équipements de base indispensables à la population, plongeant ainsi cette dernière dans des difficultés à se déplacer, à s’instruire et donc à s’épanouir.

Dans le souci de faire face à toutes ces difficultés, l’État tchadien a mis en place depuis quelques années, une politique de désengorgement du tissu urbain en déguerpissant la moitié des habitations du centre-ville et même certains équipements ; dont une partie de l’Université de N’Djamena. L’objectif de cette opération visait la création d’un nouveau pôle urbain à Toukra, un quartier situé à 15km du sud de la ville. Si le Gouvernement tchadien veut faire de Toukra un nouveau pôle urbain, il n’a cependant pas pris en compte le besoin de déplacements de ces habitants qu’il a réaménagés à Toukra et qui travaillent au centre-ville de N’Djamena, les obligeant ainsi à parcourir de longues distances pour se rendre au travail.

En effet, les déplacements entre le centre-ville et le quartier de Toukra sont difficiles pour les habitants, car la ville de N’Djamena ne s’est pas encore dotée du transport institutionnel. Ce qui fait que les déplacements dans la capitale sont assurés par les moyens de transport artisanal existants, notamment les minibus, les taxis et les taxi-motos, qui créent des dysfonctionnements à cause de leur concurrence déloyale, par des accidents de circulation, les congestions et les pollutions.

Il faut également noter le coût élevé des transports, le temps de trajet plus long et la rupture des charges causée par le fait que pour se rendre à Toukra, le seul moyen de transport le plus abordable reste le minibus. Le concept de transport durable est important pour notre projet, car il peut être considéré comme la première offre de transport institutionnel à N’Djamena et nous voulons que cette offre soit durable et qu’elle serve de modèle pour la ville. Par ailleurs, le quartier Toukra est considéré comme le poumon vert de N’Djamena car il bénéficie de la présence du fleuve Chari et Logone et d’un climat tropical, avec une grande présence de végétation. Ainsi, nous voulons rester dans le cadre de la durabilité en proposant un mode de transport moins polluant, en plus des aménagements pour les piétons et les cyclistes.

Mais comme tout travail scientifique, le nôtre est le fruit d’une réflexion humaine entachée probablement d’insuffisances. Vos judicieux conseils et contributions seront les bienvenus pour mieux le parfaire.

Mots clés : transport et mobilité durable, centre-ville de N’Djamena, quartiers périphériques