31 mai 2016

Les Communautés de Pratiques : un instrument efficace pour favoriser le partage d’expériences

Pour
le lancement de la Communauté de Pratiques pour le Transport Urbain en Méditerrannée, nous avons interrogé Mourad Ezzine, Directeur du Centre pour l’intégration en Méditerranée (CMI) qui est à l’origine de ce projet.

Quelle est la mission du CMI ?

Le Centre pour l’Intégration en Méditerranée (CMI) est une plateforme multipartenaire où les agences de développement, les gouvernements, les autorités locales et la société civile de toute la Méditerranée se réunissent dans le but d’échanger des savoirs, de discuter des politiques publiques, et d’identifier les solutions nécessaires pour répondre aux défis clés de la région méditerranéenne.

Les membres du Centre sont l’Egypte, la France, la Grèce, l’Italie, la Jordanie, le Liban, le Maroc, l’Autorité Palestinienne, la Tunisie, la Ville de Marseille, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Banque Européenne d’Investissement et le Groupe de la Banque Mondiale, et le Service Européen pour l’Action Extérieure à titre d’observateur. En outre, le CMI entretient des partenariats solides avec plus de soixante institutions, parmi lesquels AFD, CDC, GIZ, CODATU, pour n’en citer que quelques-uns.

Pourquoi le CMI depuis quelques temps s’est orienté vers les Communautés de Pratiques ?

Le partage des connaissances est au cœur du mandat CMI et il a constitué une dimension clé des programmes et des activités de dialogue du CMI pendant longtemps. Le modèle de communauté de pratiques correspond aux priorités du CMI en tant que «plateforme de connaissances Méditerranée » qui permet, pays par pays, aux équipes du personnel technique et administratif et aux experts dans les organisations internationales à partager des expériences, des bonnes pratiques et des connaissances pertinentes. Il est un des moyens les plus efficaces pour renforcer les capacités de la région dans les domaines et les thématiques où les pays sont confrontés à l’élaboration des politiques similaires ou des défis techniques.

L’usage de technologie de communication avancé, comme la vidéoconférence, a également fait devenir bien accessible ce type d’interaction. Alors que l’organisation de conférences et de séances de formation en face-à-face est couteuse et nécessite une logistique complexe, le système de visioconférence permet des interactions plus fréquentes pour un moindre coût.

Dans cette perspective, les communautés de pratiques se sont révélés être un instrument efficace pour assurer et maintenir le partage des leçons et d’expériences entre les experts, les partenaires et les décideurs politiques des pays méditerranéens.

Jusqu’à présent, le CMI dirige et coordonne les communautés de pratiques dans le domaine de l’emploi et de la protection sociale ; de l’éducation tertiaire ; et à partir d’aujourd’hui, du transport urbain durable.

Pourquoi le CMI a voulu créer un tel instrument dans le domaine du transport urbain ?

L’objectif de la création d’une Communauté de Pratiques pour le Transport Urbain Soutenable consiste à exploiter les réseaux établis, les produits de connaissances développés et le renforcement des capacités et des activités de réflexion stratégique, qui ont été menées dans le cadre du programme de Transport Urbain Soutenable du CMI depuis ses débuts en 2010. Désormais, il y a beaucoup de connaissances et d’expériences à partager, et la réflexion au niveau régional sur plusieurs questions importantes peut générer un profit considérable.

Comment considérez-vous que les Communautés de Pratiques participent à l’intégration en Méditerranée ?

Alors que beaucoup sont convaincus que la poursuite de l’intégration régionale est une proposition gagnant-gagnant pour tous les pays de la région, très peu aujourd’hui donnent une priorité suffisante pour la connaissance dans ce processus. Nous avons tendance à surestimer l’impact des projets et le financement, alors qu’en réalité, les politiques de la connaissance sont les ingrédients clés du développement. Voilà pourquoi nous nous efforçons d’offrir aux pays membres de plus grandes possibilités d’apprendre les uns des autres, générer des idées ensemble, et améliorer les politiques fondées sur des données et des résultats.