8 octobre 2014

COP21 à Paris: une étape cruciale dans les négociations climatiques

Le
Protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, constitue à l’heure actuelle le seul dispositif contraignant mis en place par la communauté internationale dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC, 1992). Selon le texte de la Convention qui indique que « le caractère planétaire des changements climatiques requiert de tous les pays qu’ils coopèrent le plus possible et participent à une action internationale, efficace et appropriée, selon leurs responsabilités communes mais différenciées, leurs capacités respectives et leur situation sociale et économique », seuls les pays industrialisés (Annexe I) ayant ratifié ce Protocole se sont engagés sur des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de GES pour la période 2008-2012.

Toutefois du fait que les États-Unis (qui représente 16% des émissions globales) n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto et que 54 % des émissions globales de CO2 sont imputables aux pays non visés par l’Annexe I (Agence Internationale de l’Énergie, 2013), il était essentiel de trouver un accord qui implique les principaux pays émetteurs (États-Unis, Chine, Inde, etc.).

Un accord mondial pour succéder au Protocole de Kyoto? travail en cours…

Le protocole de Kyoto devait initialement prendre fin en 2012 pour laisser place à un nouvel accord plus ambitieux et engageant l’ensemble des États à réduire leurs émissions. Cependant, les négociations internationales sur le climat n’ont pas abouti en ce sens. Les États ont fini par accepter une prolongation du Protocole pour une deuxième période allant de 2012 à 2020 et en même temps ils se sont accordés à signer, avant 2015, un accord contraignant pour toutes les parties pour la période post-2020.

Figure 1: les dates importantes des négociations climatiques

Source : CDC Climat Recherche

Les « accords » de Cancun (2010), Durban (2011) et Doha (2012) ont acté un certain nombre de décisions pour la période post-2012. Tout d’abord, les négociateurs se sont accordés sur l’objectif de stabilisation de l’accroissement de la température moyenne mondiale à + 2°C maximum (niveau recommandé par le GIEC).

Figure 2: la confirmation de l’objectif de 2°C (Scenario RCP2.6)

La Plateforme de Durban a été mise en place afin de rédiger un accord international régissant la lutte contre le dérèglement climatique à partir de 2020. Ses travaux doivent se terminer en 2015 à la COP 21 à Paris. Afin de maintenir active la lutte contre le dérèglement climatique, une deuxième période d’engagement du protocole de Kyoto a été définie. Par ailleurs, les pays n’ayant pas jusqu’à présent d’obligation de réduction de leur émission se sont engagés à définir volontairement des objectifs réduction des émissions à l’horizon 2020.

Enfin, un Fonds Vert pour le Climat a été créé, afin de rassembler des fonds mis à disposition par les pays industrialisés à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 dans le but de financer les politiques climatiques d’atténuation et d’adaptation des pays en développement.

La COP21: l’étape décisive pour un nouvel ordre mondial post-2020

La France a été officiellement nommée pays hôte de cette conférence climat en 2015 lors de la COP19 qui s’est tenue à Varsovie. La conférence COP21, qui sera donc accueillie à Paris-Le Bourget, devra celer le futur accord universel contraignant s’imposant à tous les pays du monde. Cet accord devra notamment traiter d’atténuation, d’adaptation, de financements, de développement et de transfert de technologies, de renforcement de capacités.

Pour préparer cet accord, il est prévu que les Etats communiquent leurs « contributions » en matière de réduction des émissions dès le premier trimestre 2015 afin de pouvoir lever les potentiels obstacles bien avant les négociations de décembre 2015. Ces documents ne sont pas contraignant juridiquement et serviront de base aux discussions préalables.

Pour en savoir plus: les Communications Nationales à la CCNUCC

Enfin des décisions engageants les pays dans la perspective 2020 sont également attendues afin d’accélérer la mise en œuvre de politique climatique dans les pays développés et en développement. A travers « l’agenda positif », la France souhaite soutenir l’implication d’acteurs non étatiques (entreprises, collectivités locales, etc.) dans une démarche de réduction des émissions avant même l’instauration du nouvel accord. L’objectif est de regarder les enjeux climatiques à travers les solutions éprouvées ou les innovations potentielles qui permettent de conjuguer la lutte contre le dérèglement climatique avec le dynamisme économique et le bien-être social.

Pour en savoir plus: les enjeux de Paris Climat 2015 (Ministère français de l’écologie)


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