9 janvier 2017

[COMPTE-RENDU] Webinar : Politiques urbaines pour des meilleures villes méditerranéennes

Dans
le cadre de la Campagne Urbaine Mondiale, la CODATU et le CMI ont organisé conjointement ce webinar pour sensibiliser la Communauté de Pratiques pour le Transport Urbain Durable en Méditerranée aux enjeux de la Conférence Habitat III.

Conçue comme un outil et un moment d’apprentissage collaboratif et d’échanges entre experts, le webinar a permis, grâce à la participation de Eric Huybrechts, chargé des actions internationales à IAU-IDF, et de Salma Mousallem, responsable du projet transport au sein d‘UN-Habitat Egypte, de mettre l’accent sur le rôle de la mobilité urbaine dans le Nouvel Agenda Urbain. En ligne avec « L’accessibilité qu’il nous faut » Message de Codatu à Habitat III.

CODATU souhaitait renforcer sa participation à la Campagne Urbaine Mondiale visant à mettre l’accent sur le rôle de la mobilité urbaine dans le Nouvel Agenda Urbain. Au cours de la première session, les deux orateurs ont analysé l’approche de la Conférence Habitat III. La deuxième moitié a été consacrée à l’échange de questions et réponses avec le public.

Quel est le Nouvel Agenda Urbain?

Le Nouvel Agenda Urbain (NUA) est un document élaboré au cours des deux dernières années pour définir les bonnes pratiques en matière de développement urbain durable. Le NUA établie des normes mondiales de réussite en matière de développement urbain durable, repensant la manière dont nous construisons, gérons et vivons dans les villes en associant la coopération avec des partenaires engagés, des acteurs concernés et des acteurs urbains à tous les niveaux du gouvernement et du secteur privé. Le changement climatique et l’importance de la planification des villes sont les principaux défis que le NUA devra affronter en conformité avec les objectifs de développement durable (SDG), autrement dit les objectifs mondiaux, qui sont un appel universel à l’action pour mettre fin à la pauvreté, protéger la planète et veiller à ce que tous les personnes bénéficient de la paix et de la prospérité. Le document a été approuvé lors de la Conférence Habitat III à Quito.

Les risques de l’urbanisation

Le processus d’urbanisation est fortement lié au développement social et économique et les villes peuvent atténuer ses externalités négatives par une approche coordonnée et des orientations politiques claires. Dans la plupart des pays en développement, l’urbanisation entraîne d’énormes changements dans la répartition spatiale des personnes et des ressources, ainsi que dans l’utilisation et la consommation des terres. Bien que les enjeux urbains soient de plus en plus importants dans les programmes de politique nationale, des nombreux pays manquent encore de politiques et de cadres de soutien qui peuvent le guider vers des modèles durables. Les intervenants ont souligné le risque social de construire des villes «fantômes» vides dans les pays en développement où l’économie pousse la création de nouvelles villes sans accorder suffisamment d’attention au processus de planification, mais en se concentrant sur l’augmentation de la valeur foncière.

Paragraphes dédiés à la mobilité urbaine dans le Projet de document final du Nouvel Agenda Urbain

113. Nous entendons prendre des mesures pour améliorer la sécurité routière et l’intégrer dans la planification et l’aménagement d’une mobilité et d’infrastructures de transport durables. Parallèlement à des initiatives de sensibilisation, nous entendons promouvoir l’approche de système sécurisé de la Décennie d’Action pour la sécurité routière, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles, ainsi que des enfants, des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes en situation en situation de vulnérabilité. Nous nous emploierons à adopter, à mettre en place et à faire appliquer des politiques et des mesures visant à protéger activement les piétons et à promouvoir l’utilisation du vélo comme moyen de transport, en vue d’améliorer la santé d’une manière générale, s’agissant en particulier de la prévention des blessures et des maladies non contagieuses, et nous nous efforcerons d’élaborer et de mettre en œuvre une pays en développement législation et des politiques globales sur la sécurité des cyclomoteurs, compte tenu du nombre croissant et disproportionné de motocyclistes tués et blessés dans le monde, en particulier dans les. Nous accorderons un rang de priorité élevé à la sécurisation de la route de l’école.

114. Nous entendons promouvoir l’accès de tous à des systèmes de mobilité urbaine et de transports terrestres et maritimes sûrs, abordables, accessibles, durables et prenant en compte les questions d’âge et d’égalité des sexes, et permettre ainsi une participation véritable aux activités socioéconomiques des villes et des établissements humains, en intégrant des plans de transport et de mobilité dans les plans urbains et territoriaux en général et en proposant une large gamme d’options de transport et de mobilité. À ces fins, nous appuierons notamment : a) Une augmentation notable de l’offre d’infrastructures de transports publics accessibles, sûres, efficientes, abordables et durables, ainsi que de solutions de transport non motorisé telles que la marche et le cyclisme, qui seront privilégiées par rapport aux transports motorisés; b) L’aménagement axé sur le transport en commun, qui réduit au minimum les déplacements, notamment des pauvres, et offre des logements abordables dans des zones de revenus mixtes et une combinaison d’emplois et de services; c) Une amélioration et une meilleure coordination de la planification des transports et de l’utilisation des terres, qui déboucheraient sur la réduction des besoins en matière de voyages et de transports, améliorant la connectivité entre les zones urbaines et péri-urbaines et les zones rurales, y compris les voies navigables; et la planification des transports et de la mobilité, en particulier pour les petits États insulaires en développement et les villes côtières; d) Une planification du fret et des concepts logistiques qui permettent d’accéder efficacement aux produits et aux services, de réduire au minimum leur impact sur l’environnement et la qualité de vie urbaine et de maximiser leur contribution à une croissance économique viable, sans exclusive et durable.

115. Nous élaborerons des mécanismes et des cadres communs aux niveaux national, infranational et local, en vue d’évaluer les avantages des systèmes de transport urbain et métropolitaine, y compris leurs effets sur l’environnement, l’économie, la cohésion sociale, la qualité de la vie, l’accessibilité, la sécurité routière, la santé publique, et l’action sur les changements climatiques, entre autres.

116. Nous appuierons la mise en place de ces mécanismes et de ces cadres, sur la base de politiques nationales de transports urbains et de mobilité durables, en vue d’assurer une offre et une règlementation ouverte et transparente des services de transport et de mobilité dans les zones urbaines et métropolitaines, y compris en rapport avec les nouvelles technologies qui permettent un partage des services de mobilité. Nous soutiendrons également l’instauration de relations contractuelles claires, transparentes et responsables entre les administrations locales et les fournisseurs de services de transport et de mobilité, notamment en matière de gestion des données, qui protègent davantage l’intérêt général et la vie privée des individus et définissent les obligations mutuelles.

117. Nous soutiendrons une meilleure coordination entre les départements des transports et ceux de la planification urbaine et territoriale, en vue d’une compréhension mutuelle des cadres de planification et des schémas directeurs, aux niveaux national, infranational et local, notamment s’agissant des plans relatifs au transport et à la mobilité durables dans les zones urbaines et métropolitaines. Nous aiderons les administrations infranationales et locales à se doter des connaissances et des capacités nécessaires à l’application de ces plans.

118. Nous encouragerons les administrations nationales, infranationales et locales à mettre en place des instruments de financement et à les renforcer, de manière à pouvoir améliorer leurs infrastructures et leurs systèmes de transport et de mobilité, par le biais des éléments suivants : des réseaux rapides de transport en commun, des systèmes de transport intégré, des systèmes ferroviaires et aériens, des voies piétonnières et des pistes cyclables sûres, suffisantes et adéquates et des innovations technologiques dans les systèmes de transport et de transit, destinées à réduire les embouteillages et la pollution tout en améliorant l’efficacité, de la connectivité, l’accessibilité, la santé et la qualité de la vie.