6 mars 2019

Coopération technique Egypte – Enjeux d’intermodalité : cas des aménagements de deux stations du métro du Caire

Cet atelier s’est tenu dans le cadre de l’accord d’assistance technique signé le 12 novembre 2017 entre le Ministère de l’investissement et de la Coopération Internationale d’Égypte (MIIC), l’Agence Française de Développement (AFD), CODATU et le CEREMA. Cette coopération technique est financée par l’AFD dans le cadre d’une convention FEXTE et bénéficiera principalement au Ministère des Transports d’Égypte, ainsi qu’aux acteurs concernés par la mobilité urbaine au Caire et en Alexandrie.

Absence d’intégration du transport public dans le Grand Caire

Dans une région d’environ 20 millions d’habitants desservie par trois lignes de métro, utilisées par trois millions de voyageurs par jour, il est certain que ces passagers quotidiens sont obligés d’utiliser aussi d’autres modes de transports pour accéder à différentes parties du Grand Caire. L’intermodalité est ainsi sûrement pratiquée, mais pas forcément planifiée par les autorités publiques. En outre, le paysage institutionnel des acteurs de la mobilité urbaine est assez fragmenté au Caire.

Il existe très peu d’exemples de bonne intégration entre différents modes de transport au niveau de la capitale, et encore moins d’exemples de coordination institutionnelle ou de politique tarifaire commune.

L’enjeu d’accessibilité des stations de métro est ainsi important à la fois pour l’attractivité des différents modes de transport, leur complémentarité, mais aussi pour le confort des usagers. Une meilleure gestion de l’intermodalité permettrait d’aborder l’accessibilité de la ville et l’optimisation des fonds publics dédiés au transport.

Au niveau de l’aménagement des zones de desserte des stations de métro au Caire, les deux cas d’études examinés lors de l’atelier de la coopération technique ont mis en avant la prédominance de la voiture et des infrastructures routières dans la réflexion sur les aménagements. Le piéton est négligé bien que la marche soit un mode de déplacement important dans la capitale égyptienne. De plus, la réflexion est généralement centrée sur une échelle donnée, et l’articulation entre les différentes échelles urbaines, condition d’une intermodalité efficace, est pour le moment peu prise en compte.

Sessions de travail : nécessaire intégration des modes de transport par le piéton

 

 

 

 

La première session de travail de la coopération technique en Egypte a eu lieu au Caire, le 27-28-29 janvier 2019 au Ministère des Transports. Cette session a porté sur l’intermodalité et les enjeux d’aménagement urbain et a été illustrée par deux cas d’études : la station de métro Adly Mansour, terminus de la ligne 3, et la station de métro New El-Marg, terminus de la ligne1.

A travers une journée de visites de terrain et deux journées de travail, les participants du Ministère des Transports (MoT), de la National Authority for Tunnels (NAT), de l’Egyptian Company for Metro (ECM), et de la Greater Cairo Transport Regulatory Authority (GCTRA) ont pu examiner les différents enjeux d’intermodalité sur les deux stations. Les participants ont été appuyés par les consultants et experts représentants de différentes structures française :

  • Mme Zoi Christoforou, Experte séniore en mobilité, et consultante CODATU pour l’ensemble de l’assistance technique
  • Mme Florence Girault, Chargée de projets Transports collectifs – Intermodalité au CEREMA
  • Mme Cécile Clément Cheffe du groupe « Systèmes de transport et services de mobilité » , CEREMA
  • Jean Cornil, Directeur du Département Ville & Territoires à INGEROP,
  • Christophe Chevallier, responsable maîtrise d’œuvre urbaine France et international à AREP,
  • Ashraf Sehnouni, architecte-urbaniste chef de projet à AREP,
  • François Bruyant, Senior VP Business Development à TRANSDEV
  • Et la participation de SYSTRA à travers M. Mahmoud Ashmawy, Chef de projet adjoint et chef de dépôt à SYSTRA Le Caire

Concernant la station Adly Mansour : les discussions ont mis en avant les difficultés d’accessibilité piétonne entre les différents modes de transport : bus, métro, LRT, parking, ainsi que la future zone commerciale et de services. Ceci à cause, entre autres, de la densité des infrastructures routières autour de la station.

La proposition d’aménagement s’appuie sur la vision d’un pôle d’échange important à l’entrée de la ville du Caire, qui répond aux enjeux multiscalaires métropolitains et locaux : relations villes nouvelles – Le Caire, extensions de la ligne 3, potentialité de valorisation foncière autour de la station…etc. L’objectif était de revoir les possibilités d’aménagement par la proposition d’un concept de large zone piétonne apaisée qui facilite l’intermodalité et la sécurité des cheminements piétons. Trois principales polarités constituent la base de ce pôle : métro/LRT ; stations et arrêts de bus ; et enfin parking et voiture privée.

Par ailleurs, la station de métro New El-Marg est située dans une zone urbaine dense et congestionnée. Plusieurs générateurs de flux piétons et motorisés se trouvent autour du métro : une station de train, des arrêts et stations de bus/microbus, des commerces et espace résidentiels…etc. Un conflit d’usage récurrent et des cheminements piétons inconfortables sont observés dans cette zone. Un projet de passerelle piétonne entre les bâtiments du métro et du train accompagne la rénovation de la station de métro, mais plusieurs interrogations ont été soulevées sur la pertinence de cet aménagement.

Entre autres, les scénarios proposés préconisent de favoriser le piéton par une réflexion globale sur la zone de desserte et la matérialisation d’espaces piétons plus qualitatifs. Au lieu de se focaliser sur une liaison unique (métro-train), l’idée est de considérer cette zone soit comme un espace public inclusif et favorable aux piétons, soit comme un pôle multimodal privilégiant les cheminements au sol.

Enfin et pour les deux stations, deux éléments cruciaux ont été mis en avant lors des discussions et débats : l’importance de réunir tous les acteurs concernés dans le périmètre d’intervention (acteurs du transport, de l’urbanisme, les propriétaires du foncier…etc.) ; ainsi que la connaissance fine des profils des usagers et du trafic routier autour de la zone d’action afin de définir la stratégie d’aménagement.

>> Pour accéder au programme complet de l’atelier (en anglais) <<

>> Rapport complet de l’atelier (à venir) <<