6 mars 2020

[Coopération technique Egypte] – Atelier sur le système tarifaire au métro du Caire et au tramway d’Alexandrie

Cet atelier s’est tenu dans le cadre de l’accord d’assistance technique signé le 12 novembre 2017 entre le Ministère de l’investissement et de la Coopération Internationale d’Égypte (MIIC), l’Agence Française de Développement (AFD), CODATU et le CEREMA. Cette coopération technique est financée par l’AFD dans le cadre d’une convention FEXTE et bénéficiera principalement au Ministère des Transports d’Égypte, ainsi qu’aux acteurs concernés par la mobilité urbaine au Caire et en Alexandrie.

Que ce soit pour le transport public au Caire ou à Alexandrie, la politique tarifaire a peu évolué pendant plusieurs années. Cependant, au cours de la dernière décennie, les autorités publiques ont revu leur politique tarifaire à cause de plusieurs facteurs : augmentations successives du prix du carburant, dévaluation de la livre égyptienne et une difficile conjoncture économique après les manifestations de 2011. En exemple, la suppression en 2018 de la tarification plate à 2 L.E le ticket sur toutes les lignes du métro du Caire à laisser place à une tarification à la distance avec des tickets qui varient entre 3 L.E et 10 L.E.

Les autorités publiques justifient cette augmentation d’une part, par l’investissement et le développement du réseau du métro, et d’autre part, par l’accumulation du déficit des opérateurs publics de transport dont les subventions étatiques ne font qu’augmenter avec le temps.

Bien que le volet social soit pris en compte à travers la mise en place d’abonnement et de réduction ciblée, la dimension financière de la tarification prend une place importante pour les autorités de transports que ce soit au Caire et à Alexandrie.

Atelier sur le système de tarification pour l’ECM et l’APTA

Le 12 et 13 février 2020 a été organisé un atelier sur le système de tarification avec la Compagnie Egyptienne du Métro (ECM), et l’Autorité Publique de Transport d’Alexandrie (APTA) responsable du tramway et des lignes de bus à Alexandrie. A travers la présentation de l’évolution de la tarification des transports urbains en France, et la présentation du système en place dans les deux villes égyptiennes, les sessions de travail ont mis en avant les enjeux et problématiques locales, ainsi que les pistes d’amélioration possibles.

Différents profils ont participé à cet atelier représentant le ministère des Transports (MoT), l’Autorité de Planification des Transports (TPA), l’Autorité de Régulation du Transport Terrestre (LTRA), l’Autorité National des Tunnels (NAT), La Compagnie Egyptienne du Métro (ECM), la Compagnie Nationale des chemins de fer égyptiens (ENR), ainsi que l’Autorité Publique de Transport d’Alexandrie (APTA). Les participants ont été appuyés par les consultants et experts suivants :

  • Dr. Zoi Christoforou, Experte senior en mobilité et consultante CODATU.
  • M. Pierre Nouaille, Chargé de projets en socio-économie des transports, CEREMA
  • M. Damien GRANGEON, Chargé d’études transports et services de mobilité, CEREMA

Une première partie des sessions s’est focalisée sur les principes de tarification (distance, temps) et sur les objectifs commerciaux, financiers, et sociaux de la tarification en France. Les discussions ont porté en même temps sur les particularités, ainsi que les différences entre les deux contextes français et égyptiens.

Là où en France le principal objectif est d’attirer plus d’usagers vers les transports en commun et réduire l’utilisation de la voiture, les autorités en Égypte doivent faire face à la pression du nombre de passagers ainsi qu’à la concurrence des autres modes de transports informels ou formels– gérés par différentes autorités publiques non coordonnées – ainsi qu’a l’absence de revenus importants tels que le Versement Transport en France.

Des marges de manœuvre sont cependant possibles dans les cas égyptiens pour améliorer, adapter et cibler l’offre tarifaire. En effet, l’offre actuelle se base sur ces critères financiers en premier plan, mais d’autres offres de tickets ou d’abonnement peuvent être développées pour augmenter les revenus, réguler l’usage des transports publics, sans impacter les catégories les plus fragiles.

Pour cela une structuration institutionnelle est nécessaire que ce soit pour les autorités du métro ou pour les autorités de transport d’Alexandrie. Des études et expertises différentes doivent être mises en place pour mieux connaître les usagers et l’usage actuel des transports publics afin de proposer des solutions plus adaptées. Egalement, cette structure pourra approfondir les solutions sur des problématiques évoquées dans l’atelier, tel que la pertinence du système tarifaire actuel, la problématique des files d’attente aux guichets, la maintenance des machines, la prise en charge des catégories sociales, la tarification intermodale …etc.

En ce sens, des présentations sur le système billettique du Caire et le futur système de paiement à Alexandrie ont permis de rebondir sur le potentiel que peut représenter les données billettique pour la planification du service de transport et l’amélioration des performances.

L’atelier a été conclu par des séances ce travail collectif qui ont mise en avant les enjeux de contrôle et lutte contre la fraude, la visibilité de l’offre actuelle et le développement de nouvelles offres tarifaires pour les deux systèmes de l’ECM et de l’APTA.

>> Pour accéder au programme complet de l’atelier (en anglais) <<